Les mots s’organisent deux par deux, pas plus. À trois, déjà, ils s’affolent.
Doucement... ne pas brusquer.
Soudain, je comprends l’image qui trotte dans ma tête avec tant d'obstination !
Un cheval
sauvage
étalon
méfiant
solitaire au milieu des herbes.
Très lentement s’approcher, sans hâte, avec précaution.
Lui parler, le convaincre d’accepter de se laisser toucher, de se laisser monter. Qu’il m’emporte loin, qu’enfin on décolle d’ici, terre trop souillée, quotidien brouillé. Qu’il m’offre un peu de sa liberté pour réveiller la mienne, assoupie, engluée dans l’étoffe du deuil...
Pas à pas m’avancer vers lui pour réapprendre à marcher...